Abend

Mezzo-soprano, flûte, violoncelle et harpe (ou guitare)
Poème de Rainer Maria Rilke
(2016)
Durée : 7’
Création de la version avec harpe le 7 mai 2016 à l’Opéra de Limoges par :
Mareike Schellenberger, Chloé Noblecourt, Julien Lazignac, Celia Perrard

Création de la version avec guitare le 14 septembre 2019 en Avignon par :
Marine Madelin, Samuel Bricault, Raphaël Cumont, Remy Reber

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Abend in Skåne (Rainer Maria Rilke)

Der Park ist hoch. Und wie aus einem Haus
tret ich aus seiner Dämmerung heraus
in Ebene und Abend. In den Wind,
denselben Wind, den auch die Wolken fühlen,
die hellen Flüsse und die Flügelmühlen,
die langsam mahlend stehn am Himmelsrand.
Jetzt bin auch ich ein Ding in seiner Hand,
das kleinste unter diesen Himmeln. – Schau:

Ist das Ein Himmel?:
Selig lichtes Blau,
in das sich immer reinere Wolken drängen,
Und drunter alle Weiß in Übergängen,
und drüber jenes dünne, große Grau,
warmwallend wie auf roter Untermalung,
und über allem diese stille Strahlung
sinkender Sonne.

Wunderlicher Bau,
in sich bewegt und von sich selbst gehalten,
Gestalten bildend, Riesenflügel, Falten
und Hochgebirge vor den ersten Sternen
und plötzlich, da: ein Tor in solche Fernen,
wie sie vielleicht mir Vögel kennen…

Traduction

Le parc est haut. Et comme d’une maison
Je sors dehors de son crépuscule
En plaine et soir. Dans le vent,
Le même vent, que sentent aussi les nuages,
Les fleuves clairs et les moulins d’ailes,
Qui sont debout au bord du ciel, lentement moulinant.
Maintenant je suis aussi une chose dans sa main,
Le plus petit sous ces ciels. – Regarde :

Est-ce un ciel ? : bleu éclairé béat,
Dans lequel se pressent des nuages de plus en plus purs,
Et en dessous toutes les blancs en transitions,
Et au dessus ce grand gris transparent,
Chaudement débordant comme sur un fond rouge
Et au dessus de tout ce rayonnement silencieux
Du soleil couchant.

Construction de miracle,
En soi en mouvement et tenue par soi-même,
Formant des silhouettes, Ailes énormes, plis
et hautes montagnes devant les premieres étoiles
et tout à coup, là : un porche vers de tels lointains,
comme peut-être les oiseaux les connaissent….