Het zielebladje

Concerto pour flûte et seize voix solistes
Poèmes de Guido Gezelle, Karel van der Woestijne et Karel van der Oever
(2008)
Durée : 24’
Commande du Nederlands Kamerkoor
Création mondiale le 16 mars 2010 au Muziekgebow d’Amsterdam par Noor Kamerbeek et le Nederlands Kamerkoor, dir Klass Stock

« De nachtegale » (extr) :

« De hazel-noot » :

« Het bladje op het water » (extr):

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1 – De nachtegale (Preludio)
- Intermezzo 1
2 – De hazel-noot (Fuga)
- Intermezzo 2
3 – De krekel (Larghetto scherzando)
- Intermezzo 3
4 – Het bladje op het water (Finale)

Une œuvre destinée à des chanteurs néerlandais : quelle plus belle occasion pour un compositeur de découvrir les trésors cachés d’une langue et de ses poètes ? Surtout quand ceux-ci s’avèrent particulièrement soucieux de la matière sonore des mots, comme ce moine flamand du XIX° siècle, Guido Gezelle, qui ouvre et clôt le cycle: néologisme et allitérations pullulent dans une poésie aux allures simples, presque naïves.
Les 2 poèmes centraux de Woestijne et Oever ont été écrits un peu plus tard – dans le 1° quart du XX° siècle – mais enrobent de la même manière leur message spirituel dans le ciselage des sonorités verbales.
Le prétexte fédérateur de ces 4 textes est toutefois la flûte dont les 3 intermezzi seront d’ailleurs autant de passerelles entre les différents poèmes :
Elle est le « Rossignol » initial qui peine à se faire entendre dans cette douce complainte nostalgique très étirée où la trame complexe des 16 voix l’enrobe, comme le feraient les différents pupitres d’un orchestre.
Elle est ce ver blafard qui ronge jusqu’à la vider une noisette impuissante, à grands renforts d’effets sonores (tongue-rams, pizz, souffle, multiphoniques, bruits de clefs…), au milieu d’un contrepoint vocal extrêmement virtuose.
Elle est le cri-cri du grillon, quand il « frappe ses petites cymbales d’argent dans le gazon du cimetière » et regarde calmement passer les nuages polyphoniques des voix chantées, parlées, chuchotées.
Elle est enfin la feuille (« bladje ») qui tournoie dans l’eau jusqu’à s’y confondre et se révèle miroir de l’âme (« ziele »), dans ce poème vertigineux dont la force hypnotique n’est pas sans évoquer les techniques bouddhistes du Mantra.
Cette œuvre,commande du Nederlands Kamerkoor, est dédiée à son directeur Leo Samama ainsi qu’à la flûtiste Noor Kamerbeek qui tenait la partie soliste lors de la création, le 16 mars 2010 à Amsterdam.
Mes chaleureux remerciements à Madame Assié, lectrice néerlandaise à l’université Toulouse2-Le Mirail, pour ses précieux conseils.

Patrick Burgan

Écoute intégrale « De nachtegale »