Three poems by Victor Hugo
3 equal voices
(1985)
Duration : 10’40’’
1. La source tombait du rocher (The spring fell from the rock) : 2’50’’
2. La Coccinelle (The ladybird) : 4’50’’
3. Unité (Unity) : 3’40’’
Editions Jobert
3 equal voices
Poems
The Ladybird *
She told me: “Something is
Bothering me.” And I saw
Her snow-white neck, and, on it,
A small rose-coloured insect.
I should have, – but, wise or foolish,
One is awkward at sixteen, –
Seen the kiss on her lips
More than the bug on her neck.
One would have called it a seashell;
Red-backed and spotted black.
To see us, the warblers
Leaned forward in the foilage.
There was her cool mouth;
I bent over the lovely girl,
And I caught the ladybird;
But away flew the kiss.
“Son, learn my name,”
Said the bug from the sky blue,
“The beasts belong to our good Lord;
“But beastly stupidity belongs to man.”
Victor Hugo (« Les contemplations »)
La source tombait du rocher
La source tombait du rocher
Goutte à goutte à la mer affreuse.
L’océan, fatal au nocher,
Lui dit : – Que me veux-tu, pleureuse ?
Je suis la tempête et l’effroi ;
Je finis où le ciel commence.
Est-ce que j’ai besoin de toi,
Petite, moi qui suis l’immense ? –
La source dit au gouffre amer :
– je te donne, sans bruit ni gloire,
Ce qui te manque, ô vaste mer !
Une goutte d’eau qu’on peut boire.
Victor Hugo (« Les contemplations »)
Unité
Par-dessus l’horizon aux collines brunies,
Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies,
Se penchait sur la terre à l’heure du couchant ;
Une humble marguerite, éclose au bord d’un champ,
Sur un mur gris, croulant parmi l’avoine folle,
Blanche épanouissait sa candide auréole ;
Et la petite fleur, par-dessus le vieux mur,
Regardait fixement, dans l’éternel azur,
Le grand astre épanchant sa lumière immortelle.
«Et, moi, j’ai des rayons aussi !» lui disait-elle.
Victor Hugo (« Les contemplations »)