Variations de styles
(Pastiche de poche en diverses saynètes sonnantes et trébuchantes)

Douze voix solistes et 10 instruments (fl, htb, cl, cl bs, fg, cor, tpt, tbn, piano, perc.) à 2 chefs obligés
Textes de Raymond Queneau (Exercices de styles)
(2008)
Durée : 23’
Création mondiale le 21 mars 2009 à Villemomble par Soli-Tutti (voix) et Densité 93 (instruments) sous les directions de Denis Gautheyrie et Zahia Ziouani

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« Pré-thème (Récit) » :

« Improvisation sûre (Vers libres) » :

« Co-sinus-eJ-2,40 (Injurieux) » :

« Pré-rap (Vulgaire) » ; « Rap (Ode) »… :

« Fermeture (Antonymique) » :

Au commencement était le chaos !

Le cahier des charges de cette commande de l’ensemble Soli-Tutti stipulait en effet une formation schizophrène, donc littéralement « fendue » en deux mondes indépendants : un ensemble de 12 chanteurs et un orchestre de 10 musiciens – chacun dirigé par son propre chef – dont le discours oscillerait entre synchronisation rigoureuse et autonomie manifeste.

Où trouver un texte qui puisse justifier pareille extravagance ?

Un texte lui-même extravagant bien sûr, et qui s’est vite imposé comme une évidence ; un ouvrage indéfinissable : « Exercices de styles » de Raymond Queneau.

Le rapport entre la simplicité d’une histoire, cocasse certes mais somme toute assez réaliste, et la richesse inattendue de ses multiples déclinaisons juxtaposant des situations de plus en plus incongrues à un travail rhétorique fouillé, donne à ce bijou de la littérature un caractère absurde et déconnecté de la réalité ; schizophrène en quelque sorte.

Si l’appétit ludique de l’écrivain s’est nourri des nombreuses figures de style de la langue française, la lecture musicale se devait de trouver un parallèle non seulement dans le principe du thème varié, mais surtout dans l’utilisation d’un style spécifique à chaque variation.

De fait, quand Queneau utilise alexandrins, sonnet, vers libres, négations, hésitations, exclamations, litotes, apocopes, hellénismes, anglicismes, onomatopées, contrepèteries, etc., les divers mouvements musicaux alternent quant à eux langages modal, tonal, polytonal, sériel, trames, jeux sur la matière sonore, etc. en prenant soin au passage de pasticher les traits caractéristiques d’un compositeur (indice dans le titre avec jeu de mots, référence ou contrepèterie) ou d’un style de musique ; toujours bien entendu en suivant la structure tripartite d’un thème qui décrit les trois phases de la saynète : montée dans le bus, bousculade, retrouvailles à St Lazare.

Ces « Variations de styles» verront peut-être une ou plusieurs suites ; en effet douloureuse s’est avérée la sélection des textes pour réaliser une œuvre de 20 petites minutes. Nombreux encore sont ceux dont la correspondance musicale est l’évidence même ; nombreux les pastiches qui attendent d’être servis …

Patrick Burgan

Structure de « Variations de style » avec indication des textes de Queneau utilisés dans chacun des mouvements.

 

Ouverture  (Notations – Télégraphique)

Pré-thème  (Récit)

Thème  (Botanique-Médical-Gastronomique – Gustatif-Tactile-Auditif – Ignorance- Impuissant-Probabiliste – Modern style- Définitionnel- Précieux)

Post-thème (Rétrograde)

Ornitholique 08.08 (Analyse logique)

Improvisation sûre (Vers libres)

Sortilèges (Sonnet)

Co-sinus-eJ-2,40 (Injurieux)

Sérénade bretonne (Anglicismes)

Tintinnadebilum (Macaronique)

Londuitcon (Loucherbem)

Pré-rap (Vulgaire)

Rap (Ode – Homéotéleutes – Paréchèses)

Post-rap (Contre-petteries)

Fermeture (Antonymique)

 

 

Disposition recommandée

Chanteurs sur le devant de la scène, de face  – Musiciens d’orchestre en fond de scène, de dos

Les chefs se font face, de part et d’autre.

 

NOMENCLATURE ORCHESTRE

Flûte (aussi Piccolo)

Hautbois

Clarinette en sib (aussi Petite clarinette en mib)*

Clarinette basse en sib*

Fagott (aussi Contre-Fagott)

Cor*

Trompette en ut

Trombone

Piano (aussi crécelle, sirène à manivelle, machine à écrire)

Percussion :  1 vibraphone, 1 glockenspiel, 1 xylophone, 2 wood-blocks, 2 temple-blocks, 1 grosse caisse symphonique,  1 tambour à corde (à défaut : faire glisser le pouce humide sur la peau de la grosse caisse), 1 tam-tam grave, 1 gong (ré2), 1 cloche tube (la3), 1 cymbale cloutée, 2 bongos,            1 tambourin, 1 tambour de basque sur pied, 1 guiro sur pied, castagnettes sur pied, grelots sur pied, 1 machine à écrire, 1 batterie jazz (dont les 5 toms, GC à pédale, 2 cymbales, caisse claire et cymb. charleston mentionnés parfois séparément)

Chanteurs : prévoir pour la dernière pièce une feuille de plastique d’emballage à froisser : « le papier de pluie »